Habemus Papam

Ou comment perdre 2h à regarder à la télé la foule massée place St-Pierre pour ne pas faire sa thèse

Hier soir, à peu près pleine de bonne volonté, j'ai voulu marquer un moment de transition entre la fin de mon boulot-boulot et le début de mon boulot-thèse. Comme la distance domicile-travail s'élève  à 0 m 0 cm 0 mm, il me faut trouver autre chose pour faire cette coupure nécessaire. En général cela se résume par la sainte trinité Yahoo-Facebook-LeMonde.fr

Et bien sûr, 2 sec après avoir ouvert Le Monde, s'affiche l'alerte "fumée blanche au Vatican" mais on en sait pas qui est le pape. Teaser de malade. Je n'ai en général pas trop d'intérêt pour le pape, j'en ai même plutôt rien à faire du tout 99,5% du temps. Les 0,5% restant c'est quand il meure, est élu ou sort des trucs pas croyables. Hier était donc une journée représentant ces 0,5%

Non mais imaginez, je ne pouvais tout de même pas me mettre à mon fichage d'article avant de savoir qui était celui qui n'allait pas me représenter mais que des millions de personnes attendaient avec ferveur!  C'était quand même un moment historique que je pouvais regarder en direct et il y avait tous ces gardes Suisses à mater (pitié, qu'ils changent un jour d'accoutrement!). Et puis j'avoue que j'aime bien tous ces rituels totalement anachroniques, c'est comme si on visualisait le passé. Et c'était ma pause dans une journée sinon entièrement consacrée au labeur.

Vous avez l'impression en me lisant que j'essaie par tout moyen de me justifier de n'avoir rien fichu hier? Vous n'avez pas tout à fait tort.

Ce qui est bien, c'est qu'il se passe 45 min entre la fumée blanche et la proclamation du nom du nouveau pape. J'ai donc passé 3/4 d'heure telle une larve à mater la foule amassée sur la place St-Pierre (étonnée d'ailleurs par le nombre de jeunes) avec parfois un zoom sur un visage, très souvent celui d'une bonne soeur jeune et jolie, à croire que le cadreur de la télé du Vatican est un peu fétichiste. Jusqu'à ce que le proto-diacre annonce enfin qu'un pape est élu. J'ai adoré son texte inscrit sur un parchemin et écrit en caractères gothiques. Ca et le petit discours en latin, c'était bien décalé.

Après il fallait savoir qui était ce nouveau pape, des premiers commentaires hagiographiques à ceux plus critiques sur  son rôle pas forcément très très clair pendant la dictature en Argentine. Toutes ces recherches sur le web m'ont encore pris une bonne heure.

Il était presque 22h quand j'ai terminé, ce n'était plus à ce moment que j'allais commencer à ficher mon article. Ou comment le pape dès les premières secondes de son élection m'a fait succomber au pêché de paresse.