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Les joies de la thèse
17 mars 2013

Crise des cinq ans

Début avril, cela va faire cinq ans que je suis rentrée dans la vie active et je suis depuis quelques semaines en pleine "crise des cinq ans". Grosse remise en question sur mes choix et mon avenir. Je n'y vois pas clair du tout, mon cerveau ressemble à de la barbapapa et plus du tout à un système rationnel.

J'ai l'impression que ma vie n'a pas avancé d'un poil depuis mon entrée dans la vie professionnelle qui m'a fait de plus quitter l'Allemagne quasi du jour au lendemain. A part un mariage - qui était super mais M. Thésard étant rentré dans ma vie il y a plus de 5 ans, le mariage était une étape, importante certes, mais pas un changement radical dans ma vie-  et un deuxième boulot - avec ses avantages et inconvénients mais qui ne m'a pas permis d'avancer réellement dans ma carrière -  j'ai fait du surplace.

Rien n'a évolué. Je stagne, ça m'énerve et cet énervement ne m'aide pas à garder la tête froide pour avancer. Cercle vicieux.

J'en suis à ma quatrième année de thèse. Pendant 1 an, je n'ai pas pu travailler à cause d'un travail trop prenant. Je regrette aujourd'hui d'avoir voulu m'inscrire trop vite car la fac et mon directeur de recherches deviennent plus stricts sur le nombre d'inscriptions.

Depuis 2 ans et demi que je suis à temps partiel, je n'ai travaillé que 2000 heures sur ma thèse, soit même pas ce que ferait un thésard normal plutôt cool en 1 an (si l'on compte 7 heures de thèse par jour pendant 300 jours). A ce rythme là, si l'on calcule qu'une thèse normale prend 8000 heures, j'aurais terminé dans 10 ans. C'est juste pas possible.

60% des thèses en sciences humaines restent inachevées. Il est hors de question que ce soit le cas pour la mienne. Ma thèse ne me servira à rien mais je sais que je regretterai toute ma vie si je ne la finis pas. A 9 ans je savais que je serai Docteur un jour, qu'il fallait que j'aille jusqu'au bout du cursus universitaire. Cette certitude m'a toujours accompagnée et c'est ma principale source de motivation.

Ma tête est trop pleine en ce moment. Entre le boulot et tous ses problèmes, la thèse, mes projets, l'avenir de M. Thésard qui se joue en ce moment, les top nombreuses incertitudes, ça fait beaucoup.

Je ne peux pas influer sur tout pour avancer dans ma vie, mais je suis quand même responsable d'une grande partie. Si déjà j'arrivais à cloisonner davantage et à ne pas penser à ma thèse/avenir/projets quand je suis au boulot, à mon boulot/pbs de boulot/avenir/projets quand je travaille à ma thèse etc. peut-être que j'avancerais plus efficacement et aussi si je supprimais le spider solitaire de mon ordi.

D'autres thésards qui travaillent et/ou ont une vie de famille arrivent à bien s'organiser et à atteindre leurs objectifs. Pourquoi pas moi? Je suis mon plus grand ennemi, je le sais, et il me faut arriver à combattre mes penchants pour la paresse et les activités improductives. Me dire qu'on ne peut atteindre ses objectifs sans concéder à quelques sacrifices. Il faut du courage et de la volonté, de la motivation et de la persévérance. Et j'en manque pas mal.

J'ai toujours fait plein de choses, d'activités extra-scolaires, de projets simultanés. J'ai déjà bien connu les périodes de rush et de surmenage, mais les objectifs étaient ponctuels, clairs et à court-terme, ce qui n'est pas pareil. 100 m versus marathon.

Je sens que j'ai besoin de temps, de prendre du recul mais je ne peux pas. Il me faut en général une demi-journée, voire une journée pour me mettre vraiment dans le bain de la thèse, sachant aussi que, comme tout le monde, je dois gérer la vie du quotidien et que ça prend du temps. A peine suis-je entrée dans une dynamique de travail par rapport à ma thèse qu'il me faut reprendre le rythme de la semaine avec ses contraintes professionnelles.

J'aimerais aussi prendre du recul par rapport à ma vie professionnelle, mais là aussi, entre le boulot, la thèse et les trop nombreuses incertitudes concernant l'avenir, je ne peux pas. Pas le temps, pas la disponibilité d'esprit même si j'en ressens très fortement le besoin en cette période de bilan.

Je rêve de partir un mois toute seule à la mer, avec ma thèse (sans cela aurait été mieux, je vous le concède, mais ce n'est vraiment pas envisageable) et avoir le temps de travailler. Mais déjà ça, ce n'est pas possible: pas la possibilité de prendre 1 mois de vacances de suite et pas de sous pour rester 1 mois quelque part.

J'aimerais aussi faire un bilan de compétences, réfléchir à ce que je veux vraiment faire dans la vie et aux moyens d'y arriver. Mais je n'ai pas la disponibilité de temps, d'esprit et financière pour cela.

Une chose est certaine dans cet épais brouillard: il me faut avancer au maximum sur tout ce qui est de mon ressort (donc ma thèse) pour avoir le plus vite possible la tête un peu plus hors de l'eau.

 

 

 

 

 

 

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Les joies de la thèse
  • Parce que ça dure des années (et on ne sait pas combien de temps), parce que ça occupe les 4/5 de temps de cerveau disponible, autant qu'il reste quelques souvenirs de ce long périple, qui mènera on ne sait où.
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