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Les joies de la thèse
9 décembre 2014

Les parents de thésards

Les parents de thésard sont des saints aux yeux de leur rejeton, éternel adulescent pas encore établi dans la vie à la trentaine. Le thésard sait qu'il peut compter sur eux au moins pour se nourrir - le parent du thésard pensant, peut-être pas totalement à tort, que son enfant mange mal -, être soutenu moralement et avoir un correcteur qui - ne sachant pas à quoi il s'attendait - s'est autodésigné pour relire le chef-d'oeuvre incompréhensible de son enfant. Le thésard sait qu'il fera passer des nuits blanches et des crises de stress à  son entourage, dont ses parents, mais se retient bien entendu de leur annoncer le programme des réjouissances à venir au début de sa thèse.

Alors que le temps passe si vite, ces parents peuvent profiter plus longtemps de leur enfant, qui a certes à peu près quitté le nid, mais n'a atteint qu'un certain degré d'autonomie, car on ne peut même pas parler ici d'indépendance.

Aux yeux de leurs proches, ils doivent sûrement passer pour des parents surprotecteurs qui devraient donner un bon coup de pied au cul de leur enfant (option stage au Darfour ou arrêt total du soutien matériel, financier, moral) au lieu de le laisser, tel Tanguy, ne "rien faire de sa vie" (tout thésard bondira en lisant cette expression) à 30 ans passés. Les enfants de leur entourage ont tous un vrai travail, avec des horaires, un N+1 et un 13e mois, un appart et des bébés.

Les parents du thésard savent s'armer de patience. Il savent que leur enfant sera décalé d'une dizaine d'années par rapport aux autres, à la limite du syndrôme de Peter Pan. Il savent qu'ilsl devront attendre avant d'être grand-parent et d'offrir la batterie de cuisine. Il savent que leur enfant-thésard, bien que se targuant d'être toujours débordé et de ne regarder que Arte, se ruera devant la première émission de télé-réalité en mangeant des bonbons lorsqu'il sera pris de délire régressif et qu'il aura besoin d'être choyé, c'est-à-dire à chaque fois qu'il mettra les pieds chez ses parents.

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Commentaires
M
exactement, on devrait leur créer un groupe de soutien ! (je viens de tomber sur votre blog en procrastinant allègrement au lieu de rédiger ma thèse) mes compliments pour votre blog !
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Les joies de la thèse
  • Parce que ça dure des années (et on ne sait pas combien de temps), parce que ça occupe les 4/5 de temps de cerveau disponible, autant qu'il reste quelques souvenirs de ce long périple, qui mènera on ne sait où.
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