La thèse n'est pas un long fleuve tranquille...

Mais c'est passionnant!

Au fait, c'est aussi passionnant qu'énervant. C'est pour cela que le thésard paraît souvent assez schizo.

"Mais pourquoi tu fais une thèse alors que tu râles tout le temps après elle?" m'a-t-on demandé récemment.

Parce que j'aime

- la musique

- la recherche

- trouver des trucs intéressants

- apprendre

- développer de nouvelles connaissances et compétences

- mon sujet (qu'il faudrait peut-être que je commence à définir un peu plus précisemment)

- passer des heures dans les bouquins et les partitions

- analyser, réflechir, synthétiser

- écrire

- travailler de façon approfondie sur quelque chose à l'heure où la forme est souvent plus importante que le fond (on dirait une vieille réac là)

- apporter ma modeste contribution à la science

- avoir l'impression d'accomplir quelque chose

-  approfondir un sujet qui m'intéresse

- faire travailler mon cerveau et continuer à progresser intellectuellement

- les échanges et les rencontres que la thèse engendre, même s'ils sont trop rares

- me dire qu'on m'appellera Frau Doktor en Allemagne. Même si j'ai horreur des titres ronflants, au moins c'est une reconnaissance flatteuse pour l'égo venant d'un pays où la thèse est un précieux sésame pour accéder aux hautes fonctions

Mais je n'aime pas

- devoir me mettre à ma thèse après une journée de travail (quoique, cela risque de bientôt ne plus être le cas...)

- travailler du lundi au dimanche

- ne pas avoir l'esprit suffisamment disponible pour la thèse

- le manque de perpsectives professionnelles que m'apportera cette thèse

- que ça dure longtemps sans être un investissement sur l'avenir

- devoir constamment jongler dans ma tête entre l'avancée de ma carrière pro et ma thèse

- que ça ne serve en gros à rien tout en demandant un investissement en temps et en énergie considérable

- les notes de bas de page

- les normes de présentation

- les styles automatiques sur Word et autres trucs sensés simplifier l'existence et qui se révèlent au final 1000 fois plus longs que si c'était fait à la main (vous pouvez ajouter les indexes et biblios dans la liste)

- Word qui saute, l'ordinateur pas adapté

- les bouquins et les partitions super chers

- l'inaccessibilité des bibliothèques les soirs et week-ends

- ma paresse, mon manque de résistance physique

- la solitude du thésard salarié, ni totalement intégré dans un monde, ni dans l'autre, se sentant constamment à la marge et en décalage.

- le manque total de reconnaissance de la thèse en France