Et tu la finis quand ta thèse?

Quel thésard n’a jamais entendu un bon millier de fois cette question ? Le pire, c’est qu’on la pose aussi à nos amis dans le même cas.

En général, la question intervient la première fois après ce dialogue-type :

-          Je fais ma thèse (oui c’est MA thèse)

-          Ah oui, sur quoi ?

-          Sur la reproduction des batraciens / Kant et Schopenhauer / autre sujet

-          Ah, ça a l’air intéressant (traduire : j’en n’ai rien à carrer / j’ai rien pigé mais c’est pas grave). Et tu soutiens quand ?

Pour toutes les autres fois, l’auditeur ne voulant pas s’exposer à un long discours sur le pistil des anémones / le concept de « blanc » en langue inuit / l’idée du Paradis chez Messiaen ou l’utilisation des algorithmes népériens en informatique, il attaquera directement LA question fatidique, LA question cruelle et sadique d’entre les questions cruelles et sadiques.

« Alors, ça va ta thèse ? Tu soutiens quand ? ».

Question à laquelle tu répondras

-          En première année : Ouh là, j’ai le temps, je ne suis qu’en première année

-          En deuxième année : Ca avance (Dans les faits : je commence à lire 2-3 livres et à avoir une idée de sujet)

-          En début de 3^e année : Ca avance, je  commence à y voir plus clair (Bon, il est peut-être temps que je m’y mette vraiment, ne commence pas à me stresser)

-          En fin de 3^e année : Je me donne encore un peu de temps (Je commence aussi à avoir le feu aux fesses au vu des conditions plus strictes concernant le nombre de réinscriptions à la fac / je commence à me rendre compte de l’ampleur de la tâche et à voir à quel point j’ai rien foutu / arrête de me mettre la pression je l’ai déjà assez moi-même)

-          En début de 4^e année : on donne des exemples d’amis et de connaissances qui ont fait leur thèse en 6 ou 7 ans. Pour la préparation psychologique de l’entourage qui comprend de moins en moins  pourquoi c’est si long…

Pour être honnête, je n’ai personnellement aucune idée de quand je soutiendrai. Pas dans 10 ans j’espère !

Je m’étais donnée une date fatidique, mais plus ça avance, plus elle me semble irréaliste, et, bien sûr, plus ça me démotive.